République centrafricaine : une armée de 5000 hommes pour mettre fin à la LRA

La République centrafricaine a annoncé qu’elle voudrait déployer une force de 5 000 hommes pour en finir avec la LRA (l'Armée de résistance du Seigneur) et arrêter son chef Joseph Kony, recherché par la justice internationale. Cette force régionale d'intervention comprendra des militaires du Soudan du Sud, congolais, centrafricains, et ougandais. La LRA est aujourd’hui très affaiblie mais elle reste une menace. D’ailleurs, après quatre mois de répit, les attaques ont repris ces dernières semaines dans le sud-est du pays.

Bertin Foutio a le triste privilège d’être l’une des premières victimes centrafricaines de la LRA, l'Armée de résistance du Seigneur. Enlevé le 19 février 2008, il a servi de porteur au groupe rebelle avant d’être relâché.

« Un jour, il y a un jeune qui a tenté de fuir. Il a été rattrapé par un rebelle. Et le commandant devant nous a ordonné qu’on lui coupe la jambe droite. Et c’est ce qu’ils ont fait devant nous, raconte Bertin Foutio. Il y a aussi ce que tu ne peux pas voir mais que tu peux entendre. Moi j’ai entendu une jeune fille, une nuit, en train d’être violée par un rebelle. Aujourd’hui encore, après toutes ces années, quand je pense à la LRA, j’entends encore les cris de cette jeune fille ».

 

Depuis 2008, le sud-est de la République centrafricaine vit au rythme des attaques de la LRA et Joseph Kony n’est toujours pas capturé.  « C’est une très bonne nouvelle aujourd’hui d’apprendre que l’Union africaine va déployer des hommes et avec cette accroche régionale. Mais nous sommes encore sceptiques. Jusqu’à présent, les exactions, les kidnappings, les tueries, continuent », explique Alexis Mbolinani, coordinateur de la Jupedec, Jeunesse unie pour la protection de l'environnement et le développement communautaire, une ONG de la région.

Et il poursuit : « Ce qu’on ne comprend pas est que les Ougandais sont là avec des moyens sophistiqués dotés par les Américains. Mais derrière moi, il y a eu des attaques pendant deux ou trois jours dans la ville de Rafaï, [au sud-est du pays NDLR], mais pas de survol, ne fut-ce que dissuasif ! Si bien qu’aujourd’hui, la population vit dans la terreur. Nous voulons voir l’efficacité et la mise en œuvre de toutes ces décisions qui se prennent ».

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