L’Afrique ne peut transiger avec la souveraineté du Mali, a déclaré Jean Ping dans son discours d’ouverture. Le Mali est suspendu par l’Union africaine tant que l’ordre constitutionnel n’est pas revenu. Le président de la Commission de l'Union africaine est ferme.
Une mission conjointe de l’UA et la Cédéao, (la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) a été envoyée hier à Bamako.
Elle est composée de ministres siégeant à la Cédéao, de diplomates de l’Union et de chefs d’état-major des pays de la région. Son objectif est de discuter avec les soldats putschistes et tenter de les convaincre de rendre le pouvoir au président Amadou Toumani Touré.
S’ils s’y refusaient, ils s’exposeraient à des sanctions prises à leur encontre, comme la suppression de leur liberté de déplacement sur le continent ou encore le gel de leurs comptes.
Si vraiment, nous y étions forcés, nous pourrions aussi suspendre tout type d’aide, a conclu Jean Ping. Le président de la Commission a aussi certifié que le président malien est en bonne santé. Il serait toujours dans son pays, à quelques kilomètres de Bamako, la capitale.
Un sommet extraordinaire des chefs d'Etat de la Cédéao (la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) aura lieu mardi à Abidjan pour discuter de la situation au Mali après le coup d'Etat militaire.
Pour sa part, la Guinée dément la présence éventuelle du président Amadou Toumani Touré sur le sol guinéen comme le font croire certaines sources. Kiridi Bangoura porte-parole de la présidence guinéenne l'a annoncé au cours d'un point de presse au Palais de la présidence à Conakry.
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L'impact de la crise sur les pays voisins
Les répercussions sur les pays limitrophes du Mali, à savoir l'Algérie, le Niger et la Mauritanie-qui ont condamné également le coup d'Etat- sont fortement ressenties. La guerre dans le nord du Mali a provoqué le déplacement de plus de 200 000 personnes, dont la moitié environ dans ces trois pays. Maître Hamdi Ould Mahjoub, le ministre mauritanien de la Communication est inquiet.
Les relations entre les deux pays ont connu des hauts et des bas ces dernières années, notamment parce que Nouakchott reproche au Mali un certain laxisme dans la lutte contre Aqmi, al-Qaïda au Maghreb islamique.
De son côté, le Tchad exige le retour urgent à l'ordre constitutionnel normal. Le gouvernement tchadien « invite l'Union africaine, la Cédéao et l'ensemble de la communauté internationale à user de tous les moyens légaux pour faire respecter la légalité au Mali ».