La question des droits de l’homme est d’abord globale, dans un pays où la pauvreté touche une part de plus en plus grande de la population. C’est ce que rappelle Oumar Kane, conseiller au Haut commissariat aux droits de l’homme et en poste à Madagascar :
« On dit que 80 % de la population vit en deçà du seuil de pauvreté. Et ça c’est une problématique importante pour les droits de l'homme. Chacun a droit à une alimentation, à l’éducation, aux soins de santé, et à un habitat décent ».
En 2010, Madagascar a accepté 65 recommandations mais le processus a été retardé par la crise politique et c’est hier seulement que le plan de mise en œuvre a été validé, en présence de la ministre de la Justice – ce plan concerne entre autres les conditions de vie dans les prisons surpeuplées. Oumar Kane, le diplomate onusien ajoute :
« Les prisonniers n’ont pas accès à la nourriture ni aux soins. J’ai visité quelques prisons et j’ai fait part de mes observations à la ministre de la Justice qui a pris des mesures en faisant des recommandations pour l’aménagement des conditions, pour nous c’est déjà une volonté expresse d’améliorer les conditions ».
La fermeture de stations radios, la libération de certains détenus ou encore la question de l’amnistie mettent les droits de l’homme au cœur des débats politiques actuels. Le Haut commissariat aux droits de l'homme a d’ailleurs été représenté dans l’équipe de juristes appelés récemment à se prononcer sur l’élaboration de la loi d’amnistie, étape cruciale du processus politique.