Au Tchad, l'ancien ministre anti-corruption Ahmadaye al-Hassan écroué pour détournement de fonds

L’ancien ministre tchadien de la moralisation, Ahmadaye al-Hassan, interpellé lundi, a été inculpé après 48 heures de garde à vue. Il a été placé « sous mandat de dépôt » jeudi 23 février à la prison de Moussoro dans le Nord Tchad. Il est accusé de détournement de fonds. Pour ses avocats, l’arrestation et l’inculpation de l’ancien ministre sont entachées d’irrégularités.

C’est finalement pour faux, usage de faux, détournements de deniers publics et corruption que l’ancien ministre de l’Assainissement public et de la bonne gouvernance, Ahmadaye al-Hassan, a été inculpé mercredi 22 février. Le ministère public lui reproche en autre le détournement de fonds alloués à son ministère pour effectuer des missions de contrôle.

Pour la défense de l’ancien ministre, la procédure est entachée d’irrégularités. Maître Dieudonné Sana, l’un de ses avocats l'affirme : « Lorsqu’un citoyen est interpellé, il a le droit d’organiser sa défense. Sa défense, il l’organise avec le concours de l’avocat qui est un practicien de droit. Or, qu’est-ce qui s’est passé dans le cas du ministre? Nous avons été empêchés d’avoir le contact avec lui en phase d’enquête préliminaire à la police judiciaire. Et même au bureau du procureur, on ne nous a pas donné la parole pour faire des observations. Seul le procureur a inscrit le dossier et a saisi le premier cabinet d’instruction ».

Jeudi soir, Ahmadaye al-Hassan ainsi que deux autres personnalités, l’ancien ministre du Plan et le directeur général de Grands travaux présidentiels, poursuivis dans d’autres affaires ont été transportés à la maison d’arrêt de Moussoro, à 350 kilomètres au nord de Ndjamena. C’est là-bas que sont détenus tous les prisonniers en attendant la reconstruction de la prison de la capitale.

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