« Vous êtes toutes Ivoiriennes ! Ne pas parler du sujet, est-ce que ça ne pose pas problème aussi ? » Nous sommes à l'atelier réservé aux femmes de Sikensi. L'une d'elles explique le traumatisme qu'elle a vécu pendant la crise post-électorale, les autres refusent de revenir sur ce qui les a opposées.
Les travailleurs de l'Onuci (Organisation des Nations unies en Côte d'Ivoire, se posent alors en médiateurs. « Ne revenons plus trop, trop en arrière. Ca risque d’éveiller les petits diables, les vieux démons là, et ça va nous empêcher d’avancer. On cherche maintenant à avancer ».
Les populations ont été traumatisées par les affrontements intercommunautaires de décembre dernier : c'était la première fois que ces voisins s'opposaient avec les armes. Pourtant, les clivages politiques ne sont pas loin. Ces femmes préconisent de nouveaux comportements pour mieux vivre ensemble.
« Il faut qu’on se respecte. Si on ne se respecte pas, on ne pourra pas s’entendre et on n’aura pas de réconciliation. On va vivre les uns à côté des autres. On ne sera jamais réconciliés. Il suffit qu’il y ait une étincelle et paf, c’est l’incendie ».
Les femmes représentant les groupes ethniques majoritaires ne se sont pas représentées à cet atelier. Une absence qui laisse planer un malaise sur la rencontre et sur la réconciliation.