Il y a eu deux attaques à Aguelhoc, le mercredi 18 janvier et le mardi 24 janvier. Dans les jours qui ont suivi cette deuxième attaque, Bamako a annoncé que des rebelles du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) avaient combattu aux côtés des jihadistes d’Aqmi (al-Qaïda au Maghreb islamique) mais n’a pas, à ce moment-là, parlé de massacre ou d’exécutions sommaires.
A l’époque, seules des photos ont circulé sur internet. Des photos de corps d’hommes habillés en tenue militaire mais pas de déclarations officielles. Ce n’est qu’aujourd’hui finalement que Paris assure avoir été informé, la semaine dernière, de ces violences qu’il qualifie d’atroces et d’inadmissibles. Paris a fait état d’une centaine de personnes égorgées ou abattues à Aguelhoc, fin janvier.
Joint par RFI, le colonel Idrissa Traoré, chef de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa) du Mali, a confirmé les exécutions sommaires de militaires mais également de civils. Il ne précise pas le nombre exact de morts. Selon diverses sources contactées par RFI, il y aurait eu entre une soixantaine et une centaine de personnes exécutées. Une commission composée de militaires, policiers et magistrats enquête actuellement sur ce qui s’est passé à Aguelhoc. Elle devrait rendre prochainement son rapport.
Qui aurait commis ces exactions ?
Bamako pointe du doigt « les gens d'al-Qaïda au Maghreb islamique » sans qu’aucun responsable ne soit désigné nommément. Le colonel Idrissa Traoré parle de « jihadistes d’Aqmi en alliance avec les rebelles touaregs ». Paris, de son côté, parle simplement de méthodes proches de celles d’al-Qaïda.
Les deux attaques d’Aguelhoc ont été revendiquées par les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Ceux-ci ont reconnu, à demi-mot, qu’il y avait, à leurs côtés, des hommes de la mouvance de l’ex-chef de la rébellion touarègue des années 1990, comme Lyad Ag Ghali, devenu salafiste. Cependant, le MNLA dément tout lien avec Aqmi. Il reconnaît par ailleurs qu’il y a eu de nombreux morts dans les combats qui ont été violents à Aguelhoc mais assure qu’il n’y a pas eu d’exactions. Le porte-parole des rebelles touaregs à Paris, Hama Ag Sid Ahmed assure, depuis que les photos circulent, qu’elles sont en fait de vieux clichés qui n’ont pas été authentifiés.
Joint par RFI, Hama Ag Sid Ahmed donne sa version des faits et dénonce les agissements de l’armée malienne.