Sur le terrain, la situation varie selon les zones. Le calme est par exemple revenu à Kati, à Bamako, à Segou et Sikasso, localités où des manifestations de femmes de militaires au front ont été récemment observées.
Calme également dans d'autres zones. Mais au nord-ouest, l'armée affirme avoir mené des opérations les 3 et 4 février contre les assaillants.
L'armée malienne affirme dans le communiqué avoir tué une vingtaine de rebelles touareg vendredi et hier à Niafounké et dans la banlieue de Tombouctou et en avoir fait prisonniers une dizaine. Les militaires affirment également avoir récupéré un important lot d'armes, de munitions et de matériels divers.
Le MNLA, de son côté, dément les bilans avancés par les autorités. A Niafounké, le mouvement rebelle affirme être en position de force. Des militaires ont pris la fuite par le fleuve, assure le porte-parole du mouvement, qui reconnait qu'un hélicoptère de l'armée a tenté de déloger des combattants rebelles, mais en vain selon lui. Le MNLA nie également avoir été attaqué en banlieue de Tombouctou et assure au contraire se trouver aux portes de la ville.
Entretiens avec le président
Côté diplomatique, l'heure semble être à la communication. Après avoir reçu longuement des femmes de militaires, le président Amadou Toumani Touré a accepté de rencontrer cinq leaders politiques samedi matin.
L'entretien a duré plus de deux heures. Il a été question des combats au nord du pays, des incidents à Bamako et dans d'autres villes, qui ont créé la panique dans la communauté tamasheq. Pour couper court aux rumeurs, le président a saisi cette occasion pour réaffirmer sa volonté respecter le calendrier électoral, comme l'explique Kassoum Tapo, porte-parole de l'Adema (Alliance pour la démocratie au Mali), un des partis reçus à la présidence : « Le sujet a été abordé par le président lui-même qui a rassuré la classe politique, qu'il ne resterait pas au-delà du 8 juin, qu'il organiserait des élections et transfèrerait le pouvoir à celui qui remporterait les élections. »
A l'unisson, les leaders politiques ont soutenu le chef de l'Etat dans la gestion de la crise en insistant sur la nécessité d'un dialogue. Car seule, la réponse militaire n'aboutirait à rien. Soutiens fermes au président, les partis devraient bientôt présenter un plan d'action où le dialogue pour résoudre la crise aura toute sa place.
Des diplomates étrangers s'investissent aussi sur le terrain pour qu'un cessez-le-feu soit accepté par tous. C'est ainsi que le directeur du centre régional des Nations unies pour la paix et les affaires de désarmement séjourne actuellement à Bamako. Il doit rencontrer le président Touré ce dimanche.
Le parti d'opposition Sadi ne s'est en revanche pas associé à cette démarche. Le Sadi appelle lui aussi au dialogue mais doute de la réelle volonté du pouvoir à apporter une réponse appropriée aux questions d'urgence qui se posent, comme la protection des troupes engagées sur le terrain et des populations civiles. Le parti d'opposition dit laisser pour l'instant le soin à la majorité présidentielle de trouver la solution à une crise dont elle porte la responsabilité.