A Madagascar, la richesse du sous-sol suscite la convoitise de la société chinoise Mainland

A Madagascar, les sociétés minières ont identifié la Grande Ile comme un nouveau pôle d’attraction majeur grâce aux richesses multiples du sous-sol. Au-delà de la suspension des signatures de nouveaux contrats pendant la transition politique, ces exploitations doivent se faire dans le respect des populations et de la biodiversité, si fragile à Madagascar. Après avoir obtenu un permis de recherche en novembre 2010 pour près de 23.000 carrés miniers dans l’est du pays, la société chinoise Mainland a démarré des activités sans avoir obtenu l’indispensable permis environnemental. Mardi 31 janvier 2012, le Conseil de gouvernement l’a donc sommé de cesser immédiatement tous ses travaux.

Mainland voudrait exploiter de l’ilménite et du zircon, deux minerais précieux, et visiblement très rentables. La société se dit prête à investir près d’un milliard d’euros, et semble bien impatiente. L’ONE, Office national de l’environnement malgache, n’a pourtant encore délivré aucun permis, comme le rappelle son directeur-général Jean Chrysostome Rakotoary : « la législation exige un permis environnemental avant de commencer toute activité. (Or) ils ont seulement un permis de recherche émanant de l’administration minière et ils ont commencé tout de suite à mettre en place les infrastructures… et une usine pilote a commencé quelques travaux.»

Mainland ne semble guère se soucier des injonctions officielles, qui ne datent pas de ce jour. L’ONE regrette ainsi le manque de transparence du dossier, et dénonce la légèreté du document environnemental qui lui a été soumis : quelques pages seulement pour une exploitation jusqu’en 2026, avec notamment l’idée d’installer une unité de production de dioxyde de titane, très polluante. « …Normalement on ne gère pas un projet d’une telle envergure sans que soient bien connus les termes de référence de l’étude d’impact environnemental qui devrait inclure toutes les préoccupations des différentes parties prenantes» ajoute le responsable de l’ONE.

Alors que les autorités sont divisées sur l’avenir minier de Madagascar, l’affaire Mainland rappelle que ce genre d’exploitation doit être très encadré. Des sociétés ont déjà démarré des projets d’immense envergure, qui ont permis de définir des standards à appliquer à tous.

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