Scandale des diamants du Cameroun : perquisition du ministère sud-coréen des Affaires étrangères

Le « scandale des diamants du Cameroun » continue d’embarrasser le gouvernement sud-coréen. La justice sud-coréenne a mené le 30 janvier une perquisition dans le bureau de Kim Eun-seok, ancien ambassadeur pour les ressources naturelles, qui a été démis de ses fonctions. Il est accusé d’avoir volontairement surévalué la richesse de la mine de Mobilong, au Cameroun, une mine bientôt exploitée par une entreprise coréenne.

 

Avec notre correspondant, à Séoul, Frédéric Ojardias

La photo fait la une des quotidiens sud-coréens ce mardi 31 janvier : des enquêteurs qui sortent des locaux du ministère des Affaires étrangères, emportant sous le bras des disques durs, ainsi que des documents de correspondance diplomatique entre la Corée du Sud et le Cameroun. C’est la première fois qu’une telle perquisition a lieu au ministère.

Le principal accusé est Kim Eun-seok, ancien ambassadeur pour les questions de ressources naturelles. C’est lui qui a rédigé en décembre 2010 le très controversé communiqué officiel, qui estimait la richesse de la mine de Mobilong à 420 millions de carats, soit dix-sept fois environ sa valeur réelle.

Cette annonce sensationnelle et frauduleuse avait provoqué une multiplication par cinq de la valeur des actions de CNK, l’entreprise coréenne qui a décroché les droits d’exploitation de la mine. Deux jeunes frères de Kim Eun-seok avaient acheté des titres de CNK avant l’annonce, réalisant ainsi des bénéfices substantiels.

D’autres officiels de l’entreprise sont accusés d’avoir tiré profit de cette surévaluation. La justice se penche désormais sur cinquente-neuf comptes bancaires suspects. Hier, en direct à la télévision, le ministre des Affaires étrangères a présenté ses excuses.

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