La Tunisie un an après: les casseroles judiciaires du clan Ben Ali-Trabelsi

Un an après la fuite, le président Ben Ali est toujours réclamé par les autorités de Tunis, qui ont envoyé deux demandes d'extradition à l'Arabie saoudite, en vain. Son absence ne l'a pas empêché d'être jugé par contumace dans plusieurs dossiers déjà, notamment pour détournement, suite à la découverte dans le palais de Carthage d'un trésor constitué de liasses d'argent et de bijoux. Un an après sa fuite de Tunisie, où en sont les poursuites judiciaires contre l'ancien président et ses proches ? Le point sur ce dossier.

Un an après son départ pour l'Arabie saoudite le président Ben Ali est cité dans près de 200 dossiers judiciaires.

Ceux qui ont quitté la Tunisie

A l'issue des premiers procès qui ont eu lieu, il cumule déjà 75 ans de prison. Actuellement il est jugé par contumace par deux tribunaux, celui de Tunis et celui du Kef, pour son rôle dans la mort de dizaines de manifestants durant la contestation.

Leila Trabelsi son épouse, détestée par de nombreux Tunisiens, a déjà au moins écopé de 50 ans d’emprisonnement pour détournement de fonds publics. Le gendre de Ben Ali Sakhr el Materi, exilé au Qatar, a lui aussi été déjà durement condamné, tout en restant comme les autres en liberté.

Le clan resté en Tunisie

Une quarantaine de proches de l'ex-président sont en revanche eux sous les verrous à Tunis. Ceux qui sont les mieux protégés, car potentiellement menacés de représailles, sont incarcérés dans la caserne militaire de l'Aouina. Parmi eux figure le neveu de l'ex-première dame, Imed Trabelsi. Recherché dans une affaire de yacht volé en Corse, département du sud de la France, il a déjà été condamné à plus de 40 ans de prison pour émission de chèque sans provision, détention de pièces archéologiques et consommation de stupéfiant. Chaque audience où il comparaît, déchaîne les passions.

Le travail de fourmi de la Commission d'investigation sur la corruption

Durant ses 23 années passées au pouvoir, les familles Ben Ali et Trabelsi ont fait main basse sur des pans entiers de l’économie et détourné de nombreux biens publics à leur profit. Après la fuite du président, une Commission a été mise en place afin d’enquêter sur ces affaires de corruption et de malversations pendant la période du 7 novembre 1987 au 14 janvier 2011. Dès l’ouverture de ses bureaux, la Commission a reçu des milliers de dossiers, comme l'explique Neïla Chaabane, membre de la Commission nationale d’investigation sur les affaires de corruption et de malversation (CNICM), jointe par RFI.

Parmi plus de 10 000 dossiers reçus, certains ont été transmis au parquet ; d’autres ont été traités sur un plan administratif ; 5 000 doivent encore être étudiés et devraient être repris par l’Instance permanente de lutte contre la corruption qui a été instituée fin octobre 2011 et dont le président doit encore être nommé.

Partager :