Mauritanie: les exigences d’Aqmi pour la libération du gendarme enlevé en décembre

En décembre dernier, des hommes soupçonnées d'appartenir à Aqmi (al-Qaïda au Maghreb islamique) avaient attaqué un poste de gendarmerie à Addel Begrou, dans le sud du pays, à quelques kilomètres seulement de la frontière malienne. Un gendarme avait été pris en otage. Ce vendredi 13 janvier, Aqmi a revendiqué l'enlèvement et posé des conditions pour sa libération.

La revendication est parvenue vendredi 13 janvier à l'Agence Nouakchott Information, qui a déjà publié plusieurs communiqués d'Aqmi sans être démentie. Dans ce communiqué, Aqmi revendique l'attaque du poste d'Addel Begrou, fin décembre, au cours de laquelle l'organisation terroriste a saisi des armes et enlevé le gendarme Ely ould Moctar.

Aqmi pose ensuite deux conditions à la libération du gendarme : elle exige tout d'abord, la remise en liberté de deux de ses membres, prisonniers en Mauritanie, sans toutefois préciser leur identité. Rappelons qu'environ soixante-dix personnes sont actuellement détenues en Mauritanie pour des liens présumés ou avérés avec Aqmi, dont quatorze jugées les plus dangereuses, ont été transférées vers un lieu de détention inconnu en mai dernier.

Pour ce qui est de la deuxième condition, Aqmi demande à la tribu d'Ely ould Moctar de s'engager à ce que le gendarme quitte le service. Ce communiqué est accompagné d'un deuxième document, une vidéo : on y voit Ely ould Moctar, dans sa tenue de gendarme, assis, les mains menottées. L'otage demande l'aide de sa tribu et appelle le président mauritanien à œuvrer pour sa libération «comme il l’a fait dans le cas des chrétiens espagnols qu’il a échangé contre Omar Sahraoui».

Considéré comme le maître d'œuvre de l'enlèvement de trois Espagnols en Mauritanie, en novembre 2009, Omar Sahraoui avait été condamné à Nouakchott à 12 ans de prison en juillet 2010, avant d'être extradé en août à Bamako, puis libéré. Une libération significativement suivie par celle des Espagnols.

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