Ce sont des parrains triés sur le volet, parmi eux Michel Broué, cheveux ébouriffés et moustache soignée, le brillant mathématicien appelle à la désobéissance et dénonce une mesure qui est à ses yeux aberrante, enfermer un diplômé étranger dans son origine n'est pas acceptable :
« On forme ces gens ici pour porter notre rayonnement à la manière dont on voit la science, pour former nos propres étudiants à venir, pour la collaboration internationale, et on les met à la porte ? Mais ces gens là sont cinglés. Ils ne sont pas seulement cinglés mais complètement abrutis ».
Le mathématicien s'est engagé auprès de son filleul Adama Baba Corera, il l'aidera concrètement dans ses démarches. Adama est un jeune homme mauritanien, élégant et souriant. Il est hautement diplômé en mathématique mais il se retrouve sans ressources et a du quitté son logement. Il dénonce une situation incompréhensible :
« J’ai fini mon cursus et fait un stage de sept mois chez un éditeur de logiciels qui m’a immédiatement proposé de prendre en CDI. Mais je ne pouvais pas signer le contrat tant que je n’ai pas l’autorisation de travail. Et cette autorisation de travail, je ne l’ai pas ».
Bien que le gouvernement ait revu sa copie, la nouvelle mouture de la circulaire ne convainc toujours pas. Les intellectuels qui parrainent les étudiants étrangers en difficulté demandent fermement un retrait de la circulaire Guéant.