C’est un coin de Côte d’Ivoire sous les projecteurs, depuis qu’un squelette y a été exhumé, il y a cinq jours, en présence du juge français Patrick Ramaël, qui enquête sur la disparition de Guy-André Kieffer. Le journaliste franco-canadien a disparu il y a près de huit ans à Abidjan.
Si les résultats des tests ADN montrent qu’il s’agit de Kieffer, l’enquête devra déterminer dans quelles circonstances il s’est retrouvé près de la ville d’Issia, à plus de 350 km d’Abidjan.
Ce témoin joint dans la région affirme qu’il a assisté à l’enterrement du corps de l’inconnu du village de Yaokro : « Le corps était presque décomposé déjà ».
Et cet autre témoin, qui veut garder l’anonymat, affirme qu'il n’était pas seul au bord du petit cours d’eau de Yaokro où le squelette a été trouvé, le jour où l’inconnu a été enterré. Selon lui, même la gendarmerie était présente, mais il ne précise pas la période où les faits se sont passés. Pourquoi personne n’avait cherché à alerter la justice pour identifier l’inconnu ?
« Qui pouvait parler, dit-il ? On avait peur. Plus peur maintenant parce qu’on est protégé (...) L’endroit où l’action a eu lieu est sous contrôle. Le village est sous contrôle ».
Ce témoin affirme que le corps a été trouvé par un chasseur, mais un autre témoin, planteur de son état, s’attribue la découverte du cadavre. Depuis, vendredi et avant même que les tests ADN ne déterminent l’identité du squelette exhumé près d’Issia, les langues se délient et certains sont tentés de se donner le beau rôle.