Le gouvernement l'avait promis : il a donc bien transmis à l'Assemblée nationale la demande de levée d'immunité de huit députés. Selon une source judiciaire, il s'agit de trois députés de la majorité présidentielle et de cinq de l'opposition.
Le président de l'Assemblée, Hama Amadou, a affirmé que celle-ci étudiera ces dossiers le moment venu « en dehors de toute influence extérieure ». Légalement, la prochaine session parlementaire s'ouvrira en mars 2012. Mais le gouvernement nigérien a le droit de convoquer à tout moment une session extraordinaire sur un ordre du jour précis. Reste à savoir si la majorité présidentielle souhaite voir des dossiers sensibles sortir rapidement sur la place publique.
Derrière ces levées d'immunité se cache en effet une affaire de fausses factures impliquant un député de la majorité. Il y a aussi une grosse affaire de détournement d'argent du Trésor public qui a permis de financer des élections en 2009, dont le fameux référendum du tazartché. Sept députés et anciens ministres proches de l'ex-président Mamadou Tandja sont concernés. Leur sort dépendra de leurs collègues parlementaires. Une majorité des deux tiers est nécessaire pour lever l'immunité et les obliger le cas échéant à rendre des comptes, cette fois devant la justice.