Grève des hauts fonctionnaires à Madagascar

A Madagascar, la journée de jeudi a été marquée par la grève des hauts fonctionnaires, un mouvement suivi à 80% selon la Fédération des Grands Corps de l’Etat, qui réunit 22 syndicats. Les revendications principales concernaient la nécessité de reprendre en main l’administration du pays, qui serait notamment trop politisée, mais aussi d’assurer la sécurité des hauts commis de l’Etat, choqués par la mort d’un magistrat il y a deux semaines à Tuléar, lors d’un conflit avec la police. Mercredi, le Premier ministre Omer Beriziky avait rencontré la Fédération, et accédé à la plupart de ses demandes, mais la grève a toutefois été maintenue.

« Solidarité pour l’Etat de droit à Madagascar », était-il affiché ce jeudi à l’entrée du ministère du Commerce. Et Thierry Rakotonarivo, de la Fédération des Grands Corps de l’Etat, de juger ainsi que le pays est « sous-administré », que les dysfonctionnements sont nombreux à tous les étages.

Car si le mouvement de grogne a démarré avec les magistrats, qui ont fermé les tribunaux depuis la mort d’un de leur collègue provoquée par des policiers, si les revendications des enseignants-chercheurs sont perpétuelles, tous les corps de hauts fonctionnaires veulent aujourd’hui conjointement « tirer la sonnette d’alarme », tout en faisant valoir les réclamations propres à leur secteur d’activité.

Le Premier ministre Omer Beriziky semble avoir pris la mesure de l’urgence, annonçant la création prochaine d’un « espace de concertation », et déclarant qu’il avait proposé le limogeage du ministre de la Sécurité intérieure, exigence première des magistrats.

Jeudi, la machine administrative a été freinée par la grève, mais les esprits semblaient surtout tournés vers les préparatifs des fêtes. Au ministère de l’Education nationale, les fonctionnaires, venant de bénéficier des gratifications de fin d’année, quittaient le bâtiment souriant, avec sous le bras des cadeaux pour leurs enfants, mais aussi une bouteille d’huile, cinq kilos de riz, et même une poule vivante.

Partager :