La ville de Niamey a été paralysée plusieurs heures ce jeudi matin. Plusieurs milliers de scolaires mais aussi des étudiants sont sortis à l'appel de l'USN, l'Union des scolaires du Niger.
Défilé dans les rues et slogans « non à la tuerie de nos camarades » en souvenir de ce lycéen mort des suites d'un traumatisme crânien à Zinder, il y a dix jours. Cet élève de terminal a été atteint par une grenade lacrymogène lancée par un policier. Ce dernier a été arrêté, le directeur régional de la police a été limogé.
Mais si les élèves étaient nombreux dans la rue ce jeudi, la raison est ailleurs.
Depuis la rentrée des classes en octobre, les cours n'ont toujours pas repris dans de nombreux établissements secondaires : « des collégiens se retrouvent à apprendre les cours assis par terre », explique le responsable lycées et collèges du syndicat USN.
Les écoles manquent de tout : de tables et de bancs, de fournitures et même de prof. Car une crise en cache une autre : celle des enseignants contractuels qui sont régulièrement en grève. Leur salaire et leur carrière sont très en dessous de ceux de leurs confrères fonctionnaires. Les syndicats demandent au gouvernement de faire de l'éducation une priorité. « Mahamadou Issoufou nous a promis la gratuité de l'école de 0 à 16 ans au Niger. On en est loin », assure un représentant syndical.