Côte d'Ivoire/Crise post-électorale: Soro veut se montrer coopératif avec la CPI

Le Premier ministre Guillaume Soro a affirmé le 15 décembre sur RFI, après une rencontre à New York avec le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), « vouloir que la justice se fasse » à la suite des crimes commis lors de la crise post-électorale de 2010-11. Le Premier ministre ivorien s’est d’ailleurs montré confiant concernant l’enquête de la CPI sur les Forces nouvelles qu’il a dirigée. Les propos Guillaume Soro interviennent deux semaines après le transfèrement et l'incarcération à La Haye de l'ex-président Laurent Gbagbo.


Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour

Guillaume Soro a été reçu au siège de l’ONU en tant que Premier ministre de Côte

d’Ivoire mais son passé de chef des Forces nouvelles était dans tous les esprits. Guillaume Soro a rencontré le procureur de la CPI, Cour pénale internationale, et il a voulu se montrer coopératif y compris, a t-il dit, sur son propre cas :

« Je n’ai aucune crainte. Je veux seulement que la justice se fasse et que toute personne inculpée, de quel que bord que ce soit, nous prenons l’engagement de procéder à son transfèrement ».

Du côté de la CPI, le procureur Luis Moreno-Ocampo a annoncé à Guillaume Soro que son enquête se déroulera en deux temps, d’abord sur les forces de Laurent Gbagbo, puis sur les membres des forces rebelles : « Nous avons dit publiquement et en privé au gouvernement ivoirien que nous enquêtons sur les accusations contre les forces rebelles. Nous le leur avons dit très clairement. Notre mandat est d’être impartial. Si nous avons des preuves que des crimes ont été commis, nous les poursuivrons ».

Plusieurs ONG de défense des droits de l'homme ont fait état d’exactions commises par certains commandants de la rebellion. Si cela est prouvé, la responsabilité de Guillaume Soro pourrait alors être engagée.

Par ailleurs, au siège de la CPI, à La Haye, la défense de Laurent Gbagbo a profité d'une audience technique le 14 décembre pour se plaindre du manque de moyens pour travailler efficacement. L'ancien président ivoirien n'était pas présent : il s'agissait simplement de régler des points techniques en prévision de l'audience de confirmation des charges prévues en juin 2012, audience qui permettra de décider s'il y a matière ou non à organiser un procès.

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