Ce nouveau rapport de la mission d’observation de l’Union européenne ajoute des éléments à celui qu’avait émis le Centre Carter samedi dernier. L’UE déplore le manque de transparence et les irrégularités dans la collecte, la compilation et la publication des résultats.
Le rapport vise particulièrement le travail des centres de compilation des résultats et dit : « qu’en contradiction avec la loi électorale, le bureau de la Céni a demandé à plusieurs centres de compilation de ne pas afficher immédiatement les résultats de compilation mais de les envoyer d’abord au siège de la Céni pour un " contrôle de cohérence " ».
Les observateurs européens ont été les témoins de cette entorse à la loi à Mbandaka, Goma, Kinshasa, Kisangani, Lubumbashi. Le rapport dénonce aussi le fait que les témoins des partis politiques et les observateurs se sont vus refuser l’accès au centre national de traitement des résultats.
Il est écrit aussi que « plusieurs résultats de bureaux de vote rendus publics le soir du dépouillement et observés par les équipes sur le terrain, notamment à Lubumbashi, ne correspondent pas avec ceux publiés par la Céni ».
Enfin la mission européenne ne donne pas de solution, elle note simplement que plusieurs candidats demandent l’annulation devant la Cour suprême de justice ; et qu’il est de la responsabilité des acteurs congolais d’identifier les solutions à la situation actuelle.
Bruce Wharton, adjoint du vice-secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines déclare que ces élections n’atteignent pas le niveau de crédibilité atteint par d’autres pays du continent qui ont eu à organiser des scrutins récemment. « Notre mission d’information est arrivée peu ou prou aux mêmes conclusions que celles rendues publiques par le Centre Carter », ajoute-t-il.
De son côté, Madnodje Mounoubaï, porte-parole de la Monusco, la Mission des Nations unies en RDC relève aussi « des anomalies dans le décompte ».
Mais pour Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais, le rapport de l'UE n'est pas accablant et ne remet pas en cause la crédibilité du scrutin.