La campagne a été courte et intense vers la fin. Les candidats n’ont eu qu’une semaine pour se faire connaître auprès des électeurs, un processus qui s’est avéré pénalisant pour les indépendants qui disposent de peu de moyens. Il s’est en revanche avéré beaucoup plus aisé pour les candidats investis par les partis, comme Guillaume Soro. Le Premier ministre se présente à Ferkessédougou dans le nord du pays, sa région d’origine. Là-bas, on ne voyait que les affiches de l’enfant du pays.
A Abidjan, la dernière journée de campagne a vu plusieurs caravanes de candidats défiler dans les différentes communes de la ville, des marches qui s’achevaient par des rassemblements où les candidats tentaient de convaincre les électeurs de voter pour eux. Mais la campagne s’est déroulée globalement dans le calme en ce qui concerne la capitale.
Dans le pays, on a déploré au moins quatre morts et, selon le gouvernement, la présence de militaires des FRCI (Forces républicaines de Côte d'Ivoire) et de milices auprès de certains candidats pour assurer leur sécurité a provoqué des incidents isolés. De son côté, la Commission électorale indépendante a dénoncé « des violences physiques, des injures, des propos haineux, racistes et xénophobes » tenus sur certaines radios de proximité.
L'Onuci se positionne
« Les yeux du monde sont tournés vers la Côte d’Ivoire », a déclaré hier le chef de l’Onuci, qui souhaite un scrutin transparent et un vote dans un climat calme. La mission des Nations unies est préparée à faire face aux situations de tension. « Nous avons établi un plan de sécurité très précis et très détaillé qui peut conforter les électeurs. Nous avons fait des investigations sur tous les problèmes dans le pays. Nous sommes au courant des points chauds. Nous aidons à sécuriser les candidats, la campagne ainsi que le déroulement des élections, et cela peut contribuer à un climat apaisé le jour des élections », a tenu à rassurer Albert Gerard Koenders.
Des blindés de l’ONU sont donc positionnées depuis hier aux différents points stratégiques de la ville d’Abidjan. Les quelques 3000 observateurs nationaux et 150 internationaux ont été informés par les stratèges des casques bleus, sur la conduite à tenir en cas de tensions, susceptibles de dégénérer en violences.