Selon Mariya Nedelcheva, chef de la mission de l’UE, la mobilisation de l’électorat a été forte. Mais le processus a été « insuffisament maîtrisé » et les 147 observateurs ont relevé de « nombreuses irrégularités parfois graves », dans 79% des endroits où ils se sont rendus.
Dans un communiqué, rendu public ce jeudi 1er décembre, la mission d'observation européenne estime que « la campagne a commencé conformément au calendrier électoral le 28 octobre 2011 ». Mais selon, cette mission, « elle a été marquée par de multiples incidents (atteinte des libertés publique et des libertés d’expression, allégations d’arrestations de candidats, limitations au niveau de la presse) notamment à Mbuji Mayi (Kasaï Oriental), Kisangani (Province Orientale), Mbandaka (Équateur) et Kinshasa. »
Les observateurs de l’Union européenne relèvent en outre que « tout au long de la campagne électorale, l’accès des candidats a été fortement déséquilibré dans la majorité des médias publics et privés analysés ». Selon eux, « la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC) n’a pas joué son rôle de service public négligeant le principe d'égalité et d’équilibre en matière d'information ».
La mission de l’UE constate également que les scrutins, initialement prévus le 28 novembre 2011, se sont poursuivis les jours suivants, le 29 et 30 novembre 2011. Point positif : « Ils ont enregistré une participation généralement élevée sur l’ensemble du pays. Les bureaux de vote ont, pour la plupart, ouvert à l’heure. » Les observateurs ont, d’une manière générale, « relevé une bonne maîtrise des procédures de vote par les membres des bureaux de vote, même si le contrôle de l’encre à l’entrée des électeurs n’a pas été systématique ».
Cela dit, déplorent-ils, « de multiples incidents ont été observés à Kananga, Mbuji Mayi (incidents à la suite d’allégation de fraude et de bourrages d’urnes), Kinshasa (actes de violence à la suite du mauvais fonctionnement de bureaux de vote), Lubumbashi (attaque par un groupe armé), Tshikapa (11 centres de bureaux de vote pillés ou brulés) ».
La mission s'inquiète aussi de la nouvelle procédure pour le traitement du contentieux. Il se fait à huis clos et non plus en séance publique, après la révision de la loi électorale adoptée en août.