L’arrestation de Seif al-islam par des combattants de Zenten, tombe à pic pour les officiels de la ville qui aspirent à jouer un rôle politique national dans la nouvelle Libye. Voilà des semaines que certains réclament plus de considérations dans les négociations gouvernementales actuelles.
La nomination, sans concertation de Khalifa Haftar comme nouveau chef d’état-major, a par exemple déclenché, jeudi 17 novembre, la colère d’Abdullah Naker, le chef zenteni de l'Union des Thowar de Libye, une organisation qui coiffe plusieurs factions armées à Tripoli. Plusieurs milliers de combattants rattachés à des milices du djebel Nefoussa, font le pied de grue dans la capitale. Leurs chefs disent ne vouloir en partie qu’une fois un gouvernement nommé et l’autorité centrale renforcée.
Seif al-Islam, une monnaie d'échange
Désormais ces mêmes leaders militaires ont un argument supplémentaire pour peser sur les tractations en cours : ils ont déjà averti que le transfert de Seif al-Islam vers Tripoli ne se ferait pas avant l’annonce de la composition du gouvernement par intérim. Si des raisons de sécurité sont invoquées officiellement, Seif al-Islam pourrait dans ce contexte être surtout une excellente monnaie d’échange.
Quel procès pour le fils Kadhafi ?
Seif al-Islam sera-t-il transféré à la CPI ou les Libyens le garderont-ils pour le juger ? C'est la question qui se pose désormais.
Pour Otmane Bensassi, membre du CNT, joint à Tripoli, les Libyens ont besoin de connaître la vérité et doivent pouvoir le juger les premiers.
Au bureau du procureur de la Cour pénale internationale, l'arrestation du dernier fils Kadhafi encore en fuite, a été saluée et on assure que des discussions sont en cours avec le CNT sur l'avenir judiciaire de Seif al-Islam. Les explications de Amadi Bah, chef de la coopération internationale au bureau du Procureur de la CPI :
Pour le directeur du bureau français de l'ONG de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch, Jean-Marie Fardeau, il est important que Seif al-Islam soit jugé par la CPI. Il revient sur les conditions «bizarres» de la mort de Mouammar Kadhafi et son autre fils Mouatassim et sur les promesses de la nouvelle Libye en matière de justice internationale.