Burundi : des coups de klaxon pour demander le respect des libertés publiques

La Radio publique africaine, radio privée, est à nouveau en ligne de mire des autorités burundaises et fait l'objet d'un harcèlement administratif et judiciaire. Pour protester contre les intimidations, les journalistes burundais demandent aux auditeurs de klaxonner ce mardi 15 novembre 2011, à la mi-journée.

Dans un premier temps, le pouvoir burundais s’en est pris aux trois principales stations de radio indépendantes du pays, mais il semble désormais avoir décidé de concentrer le tir contre la Radio publique africaine (RPA), la plus critique des trois.

Ce lundi, il y a eu d’abord les tracasseries judiciaires auxquelles tout le monde commence à s’habituer : deux journalistes de la station privée ont été entendus par le procureur pendant près de dix heures.

Dans la journée, la crise a franchi un nouveau palier avec une correspondance adressée par le ministre de l’Intérieur à la RPA. Edouard Nduwimana accuse cette station d’incitation à la haine et somme ses responsables de lui faire parvenir dans les dix jours une série de documents, dont les références de ses comptes bancaires et la liste de ses biens immobiliers.

Les stations privées du Burundi ont tout de suite décidé de réagir vigoureusement à ce qu’elles considèrent comme de la provocation. Depuis hier soir, quatre d’entre elles passent régulièrement un message qui appelle à protester « contre les exécutions extrajudiciaires et les atteintes aux libertés publiques » ce mardi 15 novembre 2011, à la mi-journée, en klaxonnant pendant une quinzaine de secondes.

Les relations sont tendues entre le pouvoir burundais et les principales stations privées du pays depuis des années. Mais depuis quelques jours, le gouvernement qui fait face à de nouvelles violences depuis les élections générales de 2010, boycottées par l'opposition, s'en prend ouvertement à des stations accusées de soutenir l'opposition et de faire l'apologie de la violence.
 

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