Avec notre correspondant à Antananarivo
C’est en tenue militaire, que le général Camille Vital a accueilli Omer Beriziky pour procéder à la passation de pouvoir. Civil, Beriziky devra apprendre à composer avec les – parfois turbulentes – forces armées malgaches. Et politiquement, ses talents de diplomate vont tout de suite être mis à l’épreuve.
Il a deux semaines pour former son équipe, en frustrant au minimum les différents signataires de la feuille de route : « Mon tout premier effort consistera à la consultation, à partir de jeudi 3 novembre 2011, des entités politiques signataires de la feuille de route, en vue de la formation du gouvernement de consensus et d’Union nationale de la transition ».
Fin 2009, Eugène Mangalaza, installé par l’accord d’Addis-Abeba, n’avait jamais pu former son équipe, remplacé, manu militari, par Camille Vital. Et cette fois encore, il y a déjà un hic. Le camp du président évincé Marc Ravalomanana conteste la nomination d’Omer Beriziky.
Bien que proposé par une autre mouvance d’opposition, le nouveau Premier ministre appartient en effet à un parti proche du président Andry Rajoelina. Occultant cette question dans son discours officiel, il est ainsi contraint de se justifier face à la presse : « A partir du moment où je suis désigné Premier ministre de consensus, je n’appartiens plus à aucun parti politique, à aucune mouvance. J’appartiens seulement, donc, à la Nation malgache. Mon chef, à partir d’aujourd’hui, c’est la feuille de route ».
Une feuille de route imparfaite, incomplète, mais qui jouit du soutien de la communauté internationale, présente en nombre au palais de Mahazoarivo.