A Lalalaa, dans le Ve arrondissement où l'opération a commencé, c'est le chaos. Tous les petits commerces sont éventrés, des gravats, des tôles et des planches éparpilles par terre illustrent la violence de l'opération.
« Il y avait plein de policiers. Le ministre leur a ordonné de casser. J'aimerais qu'ils me disent pourquoi ils ont cassé ma boutique. Parce que je n'ai vu personne venir avertir », déplore Mama Yvonne, 86 ans, encore sous le choc. Virginie a perdu sa résidence qu'elle utilisait pour vendre des gâteaux. Elle vivote désormais chez une parente. « Mon mari et moi dormons dans le salon, par terre, avec nos six enfants, raconte-t-elle. C'est triste parce qu'avant on ne vivait pas dans de telles conditions ».
Presque toutes les victimes sont désemparées. « Je suis révolté. Sans dédommagements, nous ne pouvons qu'être fâchés », dit un commerçant. « Nous n'avons jamais vu d'Etat faire de réforme sans des mesures d'accompagnements », renchérit un autre.
Les Gabonais sont compatissants, mais ils saluent aussi l'opération qui vise à élargir les routes de la capitale. «Oui, c'est une bonne chose, il fallait qu'on agrandisse la route», approuve un témoin de la scène.