Avec notre correspondante à Casablanca
Autoriser l’avortement en cas de viol, d’inceste mais aussi de malformations du fœtus ou de pauvreté de la mère, voilà les ouvertures que laisse entrevoir la ministre de la Famille, Nouzha Skalli. Un véritable pavé dans la mare dans un pays où l’avortement est toujours passible de prison, pratiqué de façon clandestine et soumis au tabou.
Pour les associations, oser une telle déclaration c’est donc déjà un énorme progrès. Voilà trois ans qu’un gynécologue marocain se bat pour que le sujet s’invite dans le débat public.
Le planning familial, de son côté, réclame depuis longtemps un avortement dépénalisé, armé de ces chiffres terribles : 600 avortements clandestins pratiqués chaque jour et loin de tout contrôle au Maroc.
Mais les associations le savent bien, le plus dur reste à faire, à savoir convaincre les partis politiques et aboutir à un véritable projet de loi. A un mois d’élections législatives avancées, c'est loin d'être gagné.