Danses traditionnelles et garde d’honneur, l’accueil réservé à Omar el-Béchir à sa descente d’avion est plutôt celui réservé aux hôtes de marque qu’aux criminels en fuite.
Le président du Soudan est pourtant sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre pour des faits commis au Darfour.
C’est le seul président en exercice poursuivi par la Cour pénale internationale et le Malawi est signataire du statut de Rome, le texte fondateur de la CPI. Légalement, les autorités malawites ont donc l’obligation d’arrêter Omar el-Béchir.
Mais le président du Malawi, Bingu wa Mutharika, a déjà dit que les responsables africains ne devraient pas être traînés devant la justice de la Haye pour des crimes commis en Afrique.
Les organisations de défense des droits de l’Homme comme Amnesty International et Human Rights Watch ont beau dénoncer l’invitation faite à Omar el-Béchir, parlant de «décision inacceptable», ce n’est pas la première fois que le chef d’Etat soudanais se rend à l’étranger. Il est allé ces derniers mois au Tchad et à Djibouti, signataires eux aussi du statut de Rome. A chaque fois les magistrats de la Haye ont saisi l’ONU, sans aucun résultat jusqu’ici.