Avec notre correspondant à Abidjan
Cette cérémonie officielle d’hommage de la nation aux victimes de la crise post-électorale s’est déroulée dans la commune d'Abobo, fief du RDR, le parti du président Alassane Ouattara.
Environ 5 000 personnes y ont assisté. Parents des victimes, membres du gouvernement, corps diplomatique, mais aussi la population d’Abobo ont convergé vers un terrain situé près du cimetière communal, un lieu spécialement préparé pour l’occasion.
Une centaine de cercueils, couverts chacun d’un tissu aux couleurs nationales, étaient alignés. Des prières ont été récitées, l’une musulmane, l’autre chrétienne, avant la mise en terre pour l’occasion, d’un des cercueils. Les autres ont été remis à leurs familles.
Les deux prières ont été précédées par trois orateurs : le maire d’Abobo, Adama Toungara, un représentant des familles des victimes, et le président Ouattara qui a une nouvelle fois demandé aux Ivoiriens de se pardonner. Des discours qui ont arraché des larmes dans l’assistance.
Le sang et les larmes de la population d'Abobo
Il s’agissait donc d’une deuxième cérémonie d’hommage de la nation aux victimes depuis la fin de la crise post-électorale. La première avait eu lieu le 12 mai. Elle avait été suivie d’un deuil national de trois jours.
Comme le maire de la commune l’a rappelé, Abobo compte à elle seule près de 700 victimes lors de la récente crise post-électorale. C’est presque le quart des 3 000 victimes reconnues officiellement, presque autant que les 800 victimes de la région de Duékoué, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire.
Abobo, c’est aussi là où s’est révélé le fameux commando invisible, qui avait harcelé les forces pro-Gbagbo avant les deux dernières semaines de la crise. C’est là encore où le massacre de huit femmes, lors d’une manifestation pacifique début mars, avait horrifié les Ivoiriens et tous ceux qui s’intéressaient à la situation du pays.