Julius Malema n’était pas dans la salle ce matin pour le prononcé du jugement. Et les alentours du palais de justice étaient bien plus calmes que lors des audiences précédentes. Un petit groupe d’une trentaine de partisans étaient venus apporter leur soutien au président de la ligue de la Jeunesse de l’ANC, et réclamer le droit de continuer à Chanter Shoot the Boer en public.
Pendant plus de deux heures, le juge a retracé l’histoire de l’Afrique du Sud et de l’Apartheid. Il n’a pas retenu les arguments de la défense qui expliquait qu’il ne s’agissait que de paroles symboliques, les Boers étant le régime, et la chanson appelant à détruire le régime. Le juge a répondu qu’il s’agissait de paroles insultantes, déshumanisantes. Dans la chanson, les Boers sont taxés de violeurs, de voleurs. Et pour le tribunal, depuis la fin de l'apartheid en 1994, « l'ennemi est devenu l'ami, le frère. Les membres de la société doivent accepter tous les citoyens comme leurs frères, et, cette nouvelle approche doit être encouragée ».
Pour lui, continuer à entonner ce chant de lutte en public est donc bien une incitation à la haine. Julius Malema n’a plus le droit de chanter, et il a été condamné à payer une partie des frais de justice.