Au fond de la grotte, une quarantaine d’enfants sont parqués assis, accroupis pendant une grande partie de la journée. Au moindre son d’un Antonov ou d’un Mig, c’est toute la colline qui se met à crier pour prévenir ceux qui sont exposés d’aller se cacher.
Depuis trois mois, ces villageois habitant à une quarantaine de kilomètres de Kadugli vivent dans la terreur, et osent à peine ressortir cultiver leurs champs depuis que les bombardements se sont un peu espacés.
Une femme raconte qu’il y a un mois, elle a accouché après avoir couru pour fuir d’abord des affrontements, puis un Antonov qui larguait une bombe juste à côté d’elle. Les gens ont creusé des trous dans les villages à flan de collines pour se cacher. Les bombes sont larguées depuis l’arrière de l’avion sans précision et sans cible militaire autour.La ligne de front la plus proche se situe à au moins trois ou quatre heures de marche.
Sur les routes, on croise souvent des soldats à pied, Kalachnikov sur l’épaule, rejoignant leur unité, après avoir pris du repos ou fait soigner une blessure.