WikiLeaks : au Cameroun, l'après-Biya vu sous le prisme ethnique

WikiLeaks ou quand l'après-Biya s'invite dans la pré-campagne présidentielle au Cameroun. A côté du lancement du processus électoral qui a vu pas moins de 51 candidatures parmi lesquelles celle du président sortant, Paul Biya, 78 ans, une autre polémique surgit dans l'actualité politique. A l'origine, une note diplomatique publiée par le site WikiLeaks il y a quelques jours, évoquant l'après-Biya sous un prisme «régional».

Avec notre correspondante à Yaoundé

La note diplomatique américaine est classée confidentielle. Et pour cause, il y est question d’un entretien sur la succession du président Paul Biya qu’aurait eu le ministre de la Justice avec l’ambassadeur américain de l’époque, en mars 2009.

Amadou Ali aurait ainsi affirmé à Janet Garvey que la succession du président Biya, originaire de l’ethnie Bulu, devait être envisagée sous le prisme ethnique. D’après le télégramme, le ministre aurait mentionné l’accord tacite existant entre les Beti et les Bulu du sud d’un côté, et les nordistes de l’autre, avant de confier que le nord continuerait de supporter Paul Biya aussi longtemps que celui-ci voudrait être président.

En revanche, aurait-il ajouté, et c’est le propos qui fait polémique aujourd'hui,« les nordistes ne supporteraient plus un successeur issu de la même ethnie ou de l’ethnie Bamileke reconnue pour son dynamisme économique ».

Et la diplomate de conclure : « l’analyse de Monsieur Ali sur un sujet aussi tabou, renforce notre conviction que l’élite politique camerounaise est de plus en plus préoccupée à manœuvrer pour l’après-Biya ».

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