Julius Malema, 30 ans, est connu pour ses déclarations provocatrices et radicales. Cette fois-ci, il est accusé de chercher à semer la division dans les rangs de l’ANC, parti au pouvoir en Afrique du Sud. Le chef de file controversé du mouvement de jeunesse de l’ANC a réclamé un changement de régime au Botswana et traité l’actuel président du pays, Ian Khama, de « marionnette des Américains ». Il est jugé avec cinq autres dirigeants de son mouvement et risque, au maximum, une expulsion du parti. La presse sud-africaine a évoqué une possible dissolution de la Ligue. Les auditions se tiennent à huis clos.
Ce matin, devant le siège de l’ANC, à Johannesburg, de violents incidents ont éclaté entre la police et des dizaines de ses sympathisants venus lui apporter leur soutien. La police a fait usage de canons à eau et de grenades pour tenter de disperser la foule qui a répliqué par des jets de pierres et de bouteilles. La Ligue avait appelé ses adhérents à manifester, dès lundi, devant le siège du parti, pour soutenir Malema.
Interrogé par RFI, Patrick Craven, porte-parole de la COSATU, confédération syndicale sud-africaine, alliée à l’ANC, condamne fermement ces dérapages.
C’est la deuxième fois que Julius Malema comparaît devant cette instance. L’an dernier, il avait été convoqué pour avoir critiqué ouvertement le président sud-africain Jacob Zuma.
Rebelle sulfureux, jeune trublion, provocateur…
Le tonitruant président de la Ligue de la jeunesse de l’ANC fait, depuis longtemps, la une des journaux pour ses prises de position.
Il réclame, sans relâche, la nationalisation des mines et des banques ainsi que la saisie des terres agricoles tenues par les fermiers blancs.
Il a déjà comparu devant la justice pour avoir introduit, dans ses meetings, une chanson de l’époque de l’apartheid appelant à « tuer le boer » (fermier blanc).
Suite à l’intervention de l’Otan en Libye, il a qualifié les Américains d’ «impérialistes assoiffés de sang ».
Son fastueux train de vie lui a valu l’ouverture d’une enquête de la justice, pour corruption, actuellement en cours.
Ses écarts de conduite, son exposition médiatique et ses discours contraires à la ligne du parti depuis qu’il a pris la tête de la Ligue de la jeunesse, en 2008, ont fini par inquiéter sérieusement la direction de l’ANC.