Avec notre envoyé spécial à Tripoli
Le siège de la télévision a été pris ce matin par les rebelles qui ont évidemment baissé le drapeau vert, symbole du régime, pour le remplacer par les trois couleurs de la rébellion : vert, noir et rouge.
Une victoire importante pour eux parce que c’était de là que des snipers tiraient aux alentours sur les habitations pour essayer d’atteindre les rebelles qui étaient postés juste en face sur le toit des maisons, dans ce quartier qui est normalement aux mains de la rébellion. Toutefois, aucun quartier n’est vraiment contrôlé par la rébellion puisque ces snipers sont toujours présents.
Et les rebelles ont beaucoup de mal à savoir où ils sont postés pour les identifier et les neutraliser. Il y a donc une impression de chaos, que toute la ville s’est transformée en zone de guerre parce que ces petites poches kadhafistes sont présentes un peu partout.
A l'assaut de la forteresse
Mais l’enjeu aujourd’hui de la bataille, c’est bien la résidence de Bab al-Azizia là où se sont retranchés les derniers fidèles du colonel Mouammar Kadhafi, notamment son fils Seif al-Islam.
Les rebelles tentent actuellement d’encercler cette zone. Ils ont reçu des renforts de la ville de Misrata, nous disent-ils, alors que la brigade Katiba Tripoli est déjà à l’œuvre dans cette zone.
Il faut bien comprendre que cette résidence est une forteresse, un peu comme un château fort médiéval : une très grande muraille avec des miradors tous les dix mètres et des snipers postés là qui tiennent très bien la place.
Derrière cette première muraille, il y en a une seconde, puis à l’intérieur des tunnels à n’en plus finir où sont cachés les derniers fidèles et les plus proches collaborateurs sans doute du colonel Kadhafi.
Les fidèles de Kadhafi résistent
La résistance est plus importante qu’attendue. Il y a quelques jours, les rebelles étaient encore sur la place Verte à fêter le départ, la chute du régime. Un peu tôt sans doute, puisque quelques heures après, les combats reprenaient.
On ne sait pas très bien quelles sont les forces en présence. Il suffit de poster quelques personnes un peu partout sur les toits des immeubles pour donner l’impression que les forces loyalistes sont partout. Mais les rebelles ne savent pas combien ils sont et ne parviennet pas à les identifier.
Il est donc très difficile de savoir qui contrôle quoi exactement et de savoir qui a l’avantage dans cette bataille de Tripoli... si tant est que quelqu’un puisse avoir l’avantage.