L’exaspération monte dans les classes moyennes. Celles qui ont assez d’argent pour être équipées en électroménager, télévision, informatique, mais pas assez fortunées pour investir dans un générateur.
« Je dois faire en sorte d’avoir tout le temps de la braise, et encore devoir acheter du pétrole parce que j’ai dû m’adapter, acheter un réchaud à pétrole, soupire Agnès, jeune mère de famille de 32 ans qui a l’impression d’être renvoyée à l’âge de pierre. Je n’ai plus de provisions au frais, mon frigo est complètement éteint, débranché, le congélateur ne fonctionne plus. Pourtant nous sommes au 21ème siècle. Moi je suis née en 1979 mais je n’ai pas grandi de cette manière là. J’ai grandi ici au Congo, et il y avait toujours de l’électricité », poursuit-elle.
Ce dimanche à 19H00, plusieurs associations ont invité les Kinois à protester symboliquement en allumant des bougies, et ceux qui n’ont pas de bougies à faire du bruit avec des casseroles. Parmi ces associations, on trouve SOS Kinshasa, dont le Président, Leny Ilondo, tient à préciser que ce mouvement est apolitique. « Il ne s’agit pas d’une prise de position politique ; c’est une prise de position pour l’amélioration de son bien-être, explique-t-il. Ce n’est pas contre ceux qui sont au pouvoir ou ceux qui sont dans l’opposition, tout le monde est logé à la même enseigne ». Les organisateurs promettent que ce n’est qu’un début.