Au Mali, la guerre contre Aqmi est déclarée. Pour le président malien Amani Toumani Touré, al-Qaïda s'est propagée là où l'Etat était absent. Il faut donc renforcer la force publique dans le nord et la rendre plus visible avec des garnisons et une administration de proximité. Mais il faut également soutenir économiquement ces régions, et, les chantiers qui débutent vont servir à ça.
Soumaïla Boubeye Maïga, le ministre des Affaires étrangères, s’en explique : « Toutes les infrastructures à Missango, à Ménaka, dans la région de Kidal, ce sont des travaux qui démarrent avec des entrepreneurs régionaux et locaux, avec une main-d’œuvre locale qui s’accompagne en même temps de distribution de revenus, de ressources. C'est quelque chose de concret, de visible. Les populations voient bien le changement qui intervient dans la zone ».
Il va également falloir reconstruire la confiance entre l'Etat et les communautés locales. Ces dernières années, Aqmi s'est infiltré dans les communautés, via les mariages et l'aide sociale aux populations.
Pour Akory Agi Ikhane, représentant des ressortissants de Kidal à Bamako, l'Etat malien doit pouvoir renverser la tendance : « Ils viennent avec des groupes électrogènes, ils font boire les animaux et donnent des aides alimentaires mais aujourd’hui, les populations commencent à sentir le revers d’Aqmi parce qu’ils ont commencé à transgresser leur culture pendant les fêtes de Ramadan, les gens jouent au « dendé » (jeu traditionnel) et ils interdisent tout ça donc les gens commencent à se sentir opprimés chez eux. Si ces projets vont permettre le redéploiement de l’administration des forces armées de sécurité dans la zone, je pense que ça va redonner confiance et espoir à ces populations qui en ont fort besoin. » La guerre contre Aqmi au Mali est déclarée.