Avec notre correspondante à Lagos
Face à l'échec de la solution sécuritaire, les autorités nigérianes optent désormais pour le dialogue avec la secte Boko Haram. L’initiative est aussi inédite que l’annonce, samedi 30 juillet 2011, de la création d’une commission chargée d’entamer des négociations est symbolique.
C’est en effet le 30 juillet 2009, soit il y a deux ans jour pour jour, que le leader du groupe islamiste, Mohamed Yussuf, avait été sauvagement assassiné par les forces de sécurité lors d’un assaut général de la secte qui avait fait plus de 800 morts en quatre jours.
Faut-il voir dans ce changement de tactique, une réelle volonté des autorités nigérianes de venir à bout de la secte ou une simple annonce qui éviterait un anniversaire sanglant ? Pour l’heure, il est difficile d’y répondre. Mais il est vrai que ces dernières semaines, les attaques meurtrières se sont multipliées, tout comme les bavures policières.
Selon le communiqué du gouvernement nigérian, la commission de sept personnes sera inaugurée mardi 2 août, et elle travaillera en lien avec le conseiller à la sécurité nationale afin d'assurer que les forces de l’ordre du pays agissent avec «professionnalisme».
Les premiers résultats de ces négociations sont attendus au plus tard le 16 août prochain.