Au Caire, ce vendredi 29 juillet, ce sont les chants et les slogans réclamant l'instauration d'un Etat islamique et l'application de la charia qui ont dominé sur la place Tahrir. Dans la ville d'Alexandrie, où des chants similaires étaient scandés, les femmes vêtues de niqab, le visage entièrement couvert, ont aussi défilé... séparément !
La force politique la mieux organisée en Egypte; la confrérie des Frères Musulmans, n'avait pas été à l'origine du mouvement de contestation, elle était même restée en retrait jusqu'au départ du président Moubarak. Mais aujourd'hui, elle tente de s'imposer sur le devant de la scène au détriment des forces laïques, avec qui elle ne partage pas la même vision de l'avenir.
Deux jours de négociations ont été nécessaires entre laïcs et islamistes pour mettre de côté les dissensions et officiellement appeler à un rassemblement unitaire, avec une dizaine d'autres formations politiques. Il y avait bien des revendications communes comme la comparution des dignitaires de l'ancien régime ou la redistribution des richesses. Mais au final, alors que les orateurs, depuis les podiums installés autour de la place Tahrir, exhortaient au partenariat et à l'unité, la foule, dominée par les islamistes appelait l'Egypte à « mettre en œuvre la loi de Dieu ».