Pourquoi cette inculpation deux ans après les faits ? Et pourquoi lui seulement ? D'autres généraux comme Zoumaro Gnonfam, Gnakoudé Béréna ou Séyi Mémème sont réputés proches de Kpatcha Gnassingbé, député de la Kozah et détenu dans les geôles de l'ANR dans l'attente de son procès. Tous ont été cités dans le dossier mais aucun n'a été inquiété.
Ami personnel du général Eyadema, Assani Tidjani était comme un tuteur pour Kpatcha Gnassingbé. Ministre de la Défense, le 5 février 2005, c'est lui qui convainc les autres officiers de porter Faure Gnassingbé à la tête du pays. Mais depuis, l'eau a coulé sous les ponts. Faure Gnassingbé est désormais bien assis dans son fauteuil de président. Tous ces généraux ont été écartés des postes de commandement dans l'armée togolaise.
A Lomé, beaucoup s'interrogent. Faure Gnassingbé veut-il écarter tous ceux qui l'ont aidé à accéder au pouvoir ? La justice cherche-t-elle des preuves contre son demi-frère Kpatcha ? Maître Zeus Ajavon, l'avocat de 26 des co-détenus de Kpatcha Gnassingbé, en est convaincu. Il redoute même un « montage » destiné à donner « un peu de poids » à un dossier « entièrement vide », selon lui. « On dévoilera notre dossier quand le moment sera venu. L'enquête se poursuit », répond Attara Ndakéna, le procureur général près la cour d'appel de Lomé.