Ce n’est pas la première fois que les shebabs soufflent le chaud et le froid au sujet de l’aide humanitaire en Somalie. Cette fois, le porte-parole des shebabs accuse l’ONU de mentir sur la famine et de provoquer des déplacements de populations.
C’est le même homme qui, quinze jours plus tôt, annonçait que toutes les organisations internationales étaient bienvenues pour lutter contre la sécheresse. Cependant, cette déclaration de début juillet n’avait jamais été assortie de détails concrets sur l’accès aux populations menacées par la famine.
Divisions au sein des shebabs
Depuis, plusieurs employés d’organisations humanitaires ont été arrêtés et un ultimatum a été donné à la mi-juillet à des ONG pour apporter de l’aide sous dix jours.
Plusieurs raisons sont avancées concernant ce revirement. Des divisions existent au sein des shebabs sur la réponse à apporter à cette crise alimentaire. L’ouverture prônée par certains, comme Muktar Robow dans sa zone de Baïdoa, n’est pas vue d’un bon œil par les éléments les plus radicaux emmenés par Ahmed Godane.
Si les shebabs sont soumis depuis plusieurs mois à une pression de la part de la population victime de la sécheresse, leur structure peu centralisée ne permet pas de faire passer un message unique partout. Certains ne sont pas d’accord avec cette politique d'ouverture, qui reste principalement tactique et ponctuelle, les restrictions n’ayant jamais été réellement levées depuis le début du mois.