Rarement les rassemblements mondiaux consacrés au VIH donnent des raisons de se réjouir. Mais la conférence qui se tient à Rome, à partir de ce dimanche 17 juillet, offre des perspectives scientifiques prometteuses pour les chercheurs des 190 pays qui s’y sont donnés rendez-vous. Trois décennies après l’apparition du virus, les progrès sont notables, notamment en ce qui concerne l’utilisation d’antirétroviraux dans le but de prévenir la maladie.
En effet, ces dernières semaines, plusieurs études ont conforté les chercheurs sur l’efficacité de la prise de ces médicaments pour les personnes encore non contaminées. Selon deux de ces études, publiées à la mi-juillet, et conduites sur trois pays africains (l’une au Botswana, l’autre au Kenya et en Ouganda), les risques de contamination étaient réduits respectivement de 63% et 73% chez les personnes qui prenaient quotidiennement un antirétroviral (une combinaison de tenofovir et d’emtricitabine)
Ces deux publications font écho à un essai clinique réalisé dans neuf pays au mois de mai dernier, et qui faisait déjà apparaître le rôle essentiel des antirétroviraux dans la non-transmission du virus : les personnes vivant en couple avec une personne séropositive prenant de tels comprimés avaient 96% de chance en moins de contracter la maladie.
Accord avec un laboratoire américain
Les résultats de ces études scientifiques ont été dévoilés alors que Unitaid, une organisation chargée de négocier les prix des médicaments pour plusieurs maladies (sida, paludisme, tuberculose), a annoncé avoir signé, via sa fondation suisse Medicines patent pool, un accord avec le laboratoire américain Gilead pour la fabrication et la vente à bas prix d’antirétroviraux génériques à destination des populations des pays pauvres.
A l’ouverture de la conférence, les chercheurs, eux, étaient convaincus d’aborder un tournant dans la lutte contre la maladie, et ils plaident désormais pour un élargissement des tests d’antirétroviraux.
Pour aller plus loin :
Le site de la 6e conférence de l'IAS