Pendant presque une heure et demie, le président Mahamadou Issoufou s’est prêté aux questions de cinq journalistes dont deux membres de la presse privée nationale. L'exercice est une première au Niger. lla Kané de l’Observateur nigérien des médias et de la déontologie s'en réjouit : « Nous pensons que c’est une initiative qu’il faut saluer et encourager. Depuis longtemps, on déplorait le manque de communication au niveau de nos chefs d’Etat et celui-là a commencé. (...) Une intervention aussi directe du chef de l'État permet de moins en moins de rumeurs au niveau de la presse ».
Issoufou Mahamadou a demandé à ses concitoyens de se mobiliser « pour la renaissance du Niger ». Rejetant les accusations d'inertie du gouvernement par l'opposition, il a rappelé plusieurs actions concrètes dans les domaines de l'éducation, la santé et l'emploi, et a insisté sur les progrès de la diplomatie nigérienne : la coopération internationale avec l'Union européenne a repris et comme le souligne la lettre de confort du Fonds monétaire international, les perspectives économiques du Niger sont positives pour 2011. « Nous avons normalisé nos relations avec la Banque mondiale. Pour le barrage de Kantadji, nous avons mobilisé, en une seule réunion, récemment à Vienne, 250 millions de dollars. Le Niger aujourd’hui, a retrouvé sa crédibilité à l’extérieur ».
Les questions des journalistes n'ont pas été tendres, notamment en ce qui concerne la lutte contre la corruption et les détournements de l'argent public. Le président nigérien a annoncé la création d'un observatoire de lutte contre la corruption.
Interrogé sur les frappes de l'Otan en Libye*, Mahamadou Issoufou a insisté sur l'établissement d'un cessez-le-feu et une solution négociée, craignant que la situation du pays ne se « somalise » et que les courants islamistes au sein du Conseil national de transition (CNT) ne prennent davantage le pas.
Le président Mahamadou Issoufou a promis d’être face à la presse tous les six mois.
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* Le Niger, État voisin de la Libye, subit de plein fouet le conflit libyen.