Ils travaillaient pour le groupe nucléaire français Areva et, au départ, ils étaient sept. Sept personnes enlevées dans la nuit du 15 au 16 septembre 2010, dont un cadre d’Areva et son épouse, tous deux de nationalité française et cinq employés de Satom, une filiale du groupe de BTP Vinci, et sous-traitant d’Areva. Fin février 2011, trois des otages (une Française, un Malgache et un Togolais) ont été libérés.
Mais depuis, une seule preuve de vie est venue rassurer les familles : dans une vidéo diffusée par Aqmi en avril dernier, les quatre otages restant avaient « supplié » le président Nicolas Sarkozy de retirer les troupes françaises d’Afghanistan. Les ravisseurs ont également demandé une rançon de 90 millions d’euros. La France, par la voix de son ministre chargé des Affaires européennes, Laurent Wauquiez, avait alors réagi en déclarant que la politique du pays n’était pas dictée par « des preneurs d’otages ».
Attente angoissante
Les familles des quatre otages français tiennent à marquer les trois cents jours de détention de leurs proches : Daniel Larribe, ingénieur expert en techniques minières pour Areva ; Thierry Dole, ingénieur de 29 ans pour le sous-traitant d’Areva Satom, marié, originaire de la Martinique ; Pierre Legrand, 25 ans, originaire de Couffé, en Loire-Atlantique, qui travaillait pour une filiale de Vinci et Marc Feret, 43 ans, Français habitant Madagascar, salarié du groupe Vinci au Niger.
N’ayant aucune nouvelle de leur part, l’attente est angoissante, précise René Robert, porte-parole des familles et grand-père d’un des otages. Au micro de RFI, il explique « qu’il n’y a pas de signes négatifs qui nous seraient donnés par les autorités françaises mais les signes positifs sont tout de même rares et maigres ».
Ce mardi 12 juillet 2011, lors d’une visite surprise en Afghanistan, le président Nicolas Sarkozy a annoncé que la France retirera du pays un quart de ses soldats, soit un millier d’hommes, d’ici à fin 2012, en estimant qu’il fallait « savoir finir une guerre ». Serait-ce un signe qui pourrait contribuer à la libération des otages ?
Message de confiance et de soutien
René Robert, porte-parole des familles, se veut confiant malgré les nombreuses inquiétudes qui persistent. Pour cela, il s’accroche à des signes qu’il tient pour positifs. D’abord, celui de la libération des trois otages qui fut un vrai réconfort et qui a permis de savoir que le contact avait été établi et que les otages n’étaient pas maltraités. Autre réconfort : le fait que la mort d’Oussama ben Laden - leader d’al-Qaïda, tué par un commando américain le 2 mai 2011 - n’a finalement pas eu de conséquences immédiates sur leur vie, comme on aurait pu le craindre.
C’est donc un message de confiance et de soutien que les familles adressent aujourd’hui aux otages, sur les ondes de RFI, en espérant qu’ils puissent aussi l’écouter…