De notre correspondant à Dakar
Benno Siggil Senegaal annonce l’ouverture d’un nouveau front contre Karim Wade. Suite aux affirmations de Robert Bourgi, conseiller officieux de Nicolas Sarkozy, la principale coalition de l'opposition sénégalaise a décidé de réfléchir à une attaque en justice du fils du président.
Pour ces opposants, l’appel téléphonique de Karim Wade à Robert Bourgi dans la nuit du 27 au 28 juin dernier, la nuit des émeutes de l’électricité, s’apparente en effet à une « forfaiture ». Karim Wade, en tant que ministre du gouvernement sénégalais, n’avait pas le pouvoir selon « Benno » de solliciter une intervention militaire étrangère.
« Même si le chef d’Etat doit faire appel à des forces étrangères, il doit s’en référer au Parlement, a indiqué El Hadj Momar Samb, à l’issue de la conférence des leaders de Benno ce jeudi 7 juillet. Mais Karim n’est pas le chef de l’Etat, il ne se réfère pas à l’institution qu’est le Parlement, il appelle directement pour une intervention étrangère. Nous estimons que c’est une trahison d’envergure nationale ».
La coalition Benno Siggil Senegaal dit qu’elle veut mettre en place un pool d’avocats « pour voir dans quelle mesure il peut attraire Karim Wade devant la justice pour répondre de ses actes ». Sur le plan politique, les opposants réclament d’ores et déjà la démission de Karim Wade de ses fonctions de ministre.
Dialogue politique : pas de réponse claire
Sur la question du dialogue politique, par ailleurs, Benno Siggil Senegaal ne donne pour l’instant pas de réponse claire à la proposition de facilitation du « groupe des 6 », six personnalités de la société civile et des affaires. Selon El Hadj Momar Samb, « aucune décision ne sera prise en dehors du Mouvement du 23 juin », le mouvement qui avait organisé les manifestations contre la réforme de la Constitution.
L’opposant a toutefois déploré, au nom de Benno, que deux délégations spéciales aient été installées par les autorités à Mbane et à Ndombo dans le département de Dagana, dans le nord du pays, et ce au moment où le Mouvement du 23 juin réclame l’annulation du redécoupage des collectivités locales.