Polémique en Russie autour de la livraison d’armes par la France aux rebelles libyens

Le parachutage des armes aux rebelles libyens par la France crée la polémique à Moscou, où est attendu Alain Juppé. Le chef de la diplomatie française, qui a passé la journée à Saint Petersburg, doit s’entretenir ce vendredi 1er juillet 2011 au matin dans la capitale russe avec son homologue Serguei Lavrov, bien décidé à demander des explications sur ces livraisons d’armes.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

Si l’information se confirmait, « ce serait une violation grave de la résolution 1970 imposant un embargo sur la vente d'armes à la Libye et demandant de protéger les civils par tous les moyens nécessaires », dit Serguei Lavrov, qui souligne que le texte, avait, à l’époque, été adopté par consensus à New York. Le ministre russe des Affaires étrangères visiblement agacé, ne manquera pas de mettre la question sur le tapis lors de son tête à tête avec Alain Juppé.

Si la Russie n’a pas apposé de son véto à l’adoption d’une deuxième résolution qui avait autorisé l’intervention militaire en Libye en mars dernier, elle multiplie depuis les critiques, estimant que le coalition internationale dépasse les termes du mandat qui lui a été confié par le Conseil de sécurité des Nations unies.

C’est officiellement pour éviter un scénario à la Libyenne que Moscou bloque désormais toute résolution condamnant la répression en Syrie, un de ses proches alliés. A la veille du départ d’Alain Juppé pour la Russie, son porte-parole affirmait que la France poursuivrait ses efforts en faveur de l'adoption d'une résolution sanctionnant le régime de Damas. Mais après cette affaire de livraison d'armes aux rebelles libyens, les négociations avec son homologue russe risquent d’être très délicates.

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