Avec notre correspondante à Johannesburg,
Cette fois, c’est le juge qui est malade. Pour le moment, le procès a permis d’entendre un témoin, un Rwandais, Kalisa Mubarak. Il a expliqué à la cour que l’un des accusés, Amani Uriwani, disait avoir été approché par des militaires rwandais venus d’Europe avec beaucoup d’argent et de voitures pour tuer un militaire.
Les témoins cités par le Ministère public dans ce procès ont tous été placés sous protection spéciale, parce que selon le procureur, ils ont peur du gouvernement de Kigali.
Des peurs qui font écho aux allégations selon lesquelles le président rwandais, Paul Kagamé, serait à l’origine du complot pour tuer Faustin Kayumba.
Les officiels rwandais ont catégoriquement démenti ces accusations. Le gouvernement a même embauché un avocat sud-africain pour ce procès selon Associated Press. Il doit notamment veiller à ce que le Ministère public n’aille pas dans cette direction d’un complot décidé au sommet de l’Etat, comme l’a expliqué Maître Gherard van der Merwe à l’agence de presse américaine.
La tentative de meurtre contre Faustin Kayumba en juin 2010 a considérablement tendu les relations entre le Rwanda et l’Afrique du Sud. Aujourd’hui, le Rwanda réclame l’extradition de l’ancien chef d’Etat major, condamné en mai par défaut à 24 ans de prison par une cour militaire pour menace contre la sécurité de l’Etat notamment.
Faustin Kayumba est également réclamé par les justices française et espagnole, mais là pour son rôle présumé dans la mort de milliers de Hutus lors du génocide au Rwanda.