Neuf candidats en lice pour l’élection présidentielle du 17 juillet à Sao Tomé et Principe

Neuf candidats sont en lice pour l’élection présidentielle du 17 juillet 2011. Cinq des quatorze candidats ont été mis hors jeu. La campagne électorale commence ce samedi 2 juillet autour d’un thème commun : garantir la stabilité politique du pays.

Les électeurs de l’archipel lusophone de Sao Tomé et Principe devront choisir le nouveau président de la République parmi les neuf candidats : Manuel Pinto da Costa (ex-président de 1975 à 1990), Filinto Costa Alegre, Helder Barros, Aurélio Martins (président du Mouvement de libération de Sao Tomé et Principe), Evaristo de Carvalho (président de l’Assemblée nationale), Elsa Pinto, Jorge Coelho, Maria das Neves (ex-Premier ministre), et Manuel de Deus Lima (ancien ministre des Ressources naturelles et actuel ambassadeur santoméen au Gabon).

Candidatures rejetées

Au départ, quatorze personnes, dont les représentants des principaux partis, ont déposé leurs candidatures. Jeudi 30 juin 2011, la Cour suprême a rejeté quatre de ces candidatures et un cinquième candidat a fini par renoncer.

Les candidatures rejetées sont celles de l’ancien ministre Delfim Neves (candidat du Parti de convergence démocratique), du chanteur Gilberto Gil Umbelina, de Francisco Rita et Liberato Moniz. La principale raison évoquée, bien que n’étant pas officielle, est que les quatre candidats exclus ont une double nationalité et que la Constitution du pays stipule que le président de la République doit avoir seulement la nationalité santoméenne. Sans être les grands favoris, ces candidats étaient pressentis comme pouvant jouer un rôle.

Pour ce qui est du désistement de Carlos Bené, cet ancien professeur d’université a finalement présenté une lettre à la Cour suprême en annonçant son renoncement à la candidature au poste de président de la République. Il n’a fourni aucune explication mais, selon l’agence de presse portugaise Lusa, sa décision fut prise suite aux directives de son parti, le Mouvement démocratique force de changement – Parti libéral (MDFM-PL) qui a appelé ses militants à choisir eux-mêmes l’un des candidats au choix. Certains analystes considèrent qu’il s’agit d’une manœuvre de l’actuel président de Sao Tomé, Fradique de Menezes qui est aussi le fondateur de ce parti et qui pourrait bien, après la fin de son deuxième mandat, reprendre la tête du MDFM-PL.

Grande instabilité politique depuis 20 ans dénoncée par les candidats

Le premier à annoncer sa candidature fut l’ancien président Manuel Pinto da Costa, 75 ans, qui se présente pour la troisième fois depuis qu’il a quitté le pouvoir, en 1991. Cette fois-ci, il se présente comme candidat indépendant.
Pinto da Costa fut le premier président après l’indépendance de l’archipel de Sao Tomé et Principe, en 1975, qui a gouverné le pays pendant 15 ans. C’est également lui qui fut le président du MLSTP-PSD – le Mouvement de libération de Sao Tomé et Principe – Parti social démocrate.

L’ancien président a souligné que son pays a connu 20 gouvernements lors des 20 dernières années faisant ainsi la démonstration de « l’instabilité qui domine la vie politique nationale » et en proposant « une coopération institutionnelle avec le gouvernement pour assurer la stabilité gouvernementale ».

Même tonalité chez les autres candidats qui appellent tous à cette stabilité gouvernementale pour mieux attirer les investisseurs dans le pays et offrir une vie meilleure à la jeune population. La candidate Elsa Pinto, ancienne ministre de la Justice, l’a déjà souligné : la situation des jeunes, c’est sa grande préoccupation. Elle rappelle qu’ils représentent 61% de la population et qu’ils manquent précisément de perspectives futures.

Difficultés financières pour l’organisation du scrutin

La Commission électorale nationale (CEN) a besoin de 350 000 euros. Le gouvernement a promis d’assurer seulement 50% du montant. Toutefois, et malgré les difficultés, les élections auront lieu le 17 juillet. C’est l’assurance donnée par Vitor Correia, le président de la CEN. La commission reçoit également un financement du PNUD et du Japon.

En tout, ce sont 92 638 électeurs qui sont inscrits sur les listes électorales, après le nouveau recensement réalisé à Sao Tomé et Principe mais aussi dans les quatre pays où se trouve une importante communauté santoméenne, à savoir le Portugal, l’Angola, la Guinée équatoriale et le Gabon.

Sao Tomé et Principe est l’un des pays les plus pauvres de la planète et vit une crise financière presque permanente. Son budget est alimenté à 80% par l’aide internationale. C’est aussi un des rares pays du golfe de Guinée à ne pas avoir encore exploité du pétrole. Des forages ont cependant été réalisés. Les premiers barils de brut pourraient y être produits en 2014.

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