Depuis 2004, la Libye a détruit la moitié de ses stocks déclarés de gaz moutarde, sous la supervision des inspecteurs de l’OIAC. D'après cette organisation liée à l'ONU, le pays a aussi détruit les 3 500 obus nécessaires pour contenir le gaz et en faire une arme chimique.
Toutefois, en février, les opérations de destruction du gaz moutarde ont dû être interrompues, pour des raisons techniques, et elles n'ont pas pu reprendre depuis pour cause d'insurrection.
Résultat, selon le directeur de l'OIAC, Ahmet Üzümdjü, il reste environs 9 tonnes de cette substance dans des containers à 600 km au sud de Tripoli. « Le gaz moutarde restant ne peut pas être utilisé comme une arme puisque tous les obus pouvant le contenir ont été détruits. La seule chose qui nous préoccupe, c'est que ce sont des substances toxiques dangereuses, qu'il faut bien sûr sécuriser, que personne ne doit toucher, et en période de crise, il y a toujours le risque que des gens y accèdent. Ces containers ont été scellés par nos inspecteurs, mais la zone est sous la responsabilité des autorités libyennes, nous ne pouvons pas contrôler la situation sur le terrain en ce moment. Ceci dit, on ne nous a pas alerté sur des activités anormales là-bas. »
Voyant que le temps imparti pour détruire la totalité de ses stocks de gaz moutarde arrivait à son terme, le 15 mai, le régime Kadhafi à lui même contacté l'OIAC pour demander un délai, une année de répit qui lui a été accordée.
En attendant, l'OIAC demande à Tripoli de s'assurer que ces stocks restent intacts jusqu'à ce que les opérations de destruction puissent reprendre.