Après environ deux mois de travail, le procureur de la République a achevé son enquête préliminaire sur les crimes économiques commis par l'ancien régime. Ce dossier est désormais entre les mains d'un juge d'instruction et, selon le ministre ivoirien de la Justice Jeannot Ahoussou Kouadio, les investigations pourraient encore prendre un à deux ans.
D'après lui, les enquêtes portent sur le pillage de la BCEAO (Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest), de banques publiques et privées, d'entreprises mais elles mènent également à l'étranger où plus de 150 milliards de francs CFA ont été découverts sur des comptes en Suisse.
Crimes de sang
Le deuxième volet de l'enquête du procureur Koffi Kouadio se poursuit. Il porte sur les crimes de sang commis durant la période post-électorale. A ce jour, le parquet a entendu 86 personnes mais les victimes et les témoins n'ont pas encore été auditionnés. Là encore, il faudra être patient puisque d'après les autorités ivoiriennes, plus de 2 000 témoignages sont attendus.
Faute de moyens mais surtout pour ne pas être suspectés d'instaurer une justice des vainqueurs, les juges ivoiriens devraient sur les actes les plus graves qui pourraient être qualifiés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, céder la place aux enquêteurs de la Cour pénale internationale.
Une mission d'évaluation du bureau du procureur de la CPI est attendue la semaine prochaine en Côte d'Ivoire. Si une enquête était ouverte, la justice internationale devrait se pencher sur les crimes commis par les forces pro-Gbagbo mais aussi par les FRCI (Forces républicaines de Côte d'Ivoire).