Si la Guinée veut repartir sur de bonnes bases, elle doit accepter de faire la lumière sur les crimes politiques commis depuis l’indépendance jusqu'aujourd'hui, disent ces organisations de la société civile. « L’histoire guinéenne est émaillée de crimes politiques. Les Guinéens ont besoin de se parler pour construire une nation forte et unie », affirme Aziz Diop, secrétaire exécutif du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne (CNOSC).
Dans un premier temps, Alpha Condé s’était montré favorable à la mise en place d’une commission vérité, justice et réconciliation, rappelle une autre organisation, l'Association des enfants des victimes du Camp Boiro (AGVB). Mais depuis le projet semble s’être enlisé et il faut le relancer. « Au départ, le président Alpha Condé a parlé de commission "Vérité, réconciliation", ensuite "Vérité, justice, réconciliation" quand il était en Afrique du Sud. Maintenant, il envisage de demander aux sages ce qui s’est passé », critique le président de l’association, Fodé Maréga. Une décision qu'il juge être une erreur car il affirme que les sages ont été à l’origine des exactions commises en Guinée. Fodé Maréga maintient donc la nécessité de mettre en place la commission « Vérité, justice, réconciliation ». « On doit bien sûr tourner la page de l’histoire de la Guinée. Mais avant de tourner cette page, il faut qu’elle soit lue à haute et intelligible voix », soutient-il.
L’association des victimes demande que des sépultures puissent être installées sur les différents charniers de l’ère Sékou Touré que des lieux de mémoires soit construits dans différents sites symboliques, comme le Camp Boiro.