Quelques anciens ministres ayant perdu de leur influence bien avant la crise, une directrice du secrétariat particulier de l'ex-président Laurent Gbagbo ou bien encore une dame de compagnie de Simone Gbagbo, son épouse. A l'exception de l'ancien garde des Sceaux souffrant, toutes les personnalités qui ont quitté le 18 juin la Pergola sont loin d'être des ténors du régime déchu.
Aucune d'entre elles n'était officiellement assignée à résidence dans cet hôtel d'Abidjan ou bien visée par les enquêtes du procureur de la République. Selon le ministre ivoirien de la Justice, Jeannot Ahoussou Kouadio, elles n'ont d'ailleurs pas été libérées car elles n'étaient pas retenues mais protégées à leur demande par les nouvelles autorités. Il explique que ces personnes craignaient pour leur sécurité après la chute de Laurent Gbagbo à l'issue de dix jours de guerre dans Abidjan.
Dans les faits, si ces personnes n'étaient pas maltraitées, elles étaient en revanche privées d'une bonne partie de leur liberté. En leur permettant de regagner leur domicile ou un lieu sécurisé d'Abidjan, le gouvernement vient donc d'effectuer un geste d'apaisement à destination de l'opposition mais surtout de mettre un terme à une situation ambiguë qui lui valait de nombreuses critiques d'organisations de défense des droits de l'homme.
La vingtaine de caciques du régime déchu toujours assignés à résidence à l'Hôtel Pergola et tous ceux retenus dans le nord du pays devraient également voir leur situation se clarifier très rapidement. Le procureur de la République a en effet terminé ses enquêtes préliminaires et une information judiciaire devrait être ouverte dans le courant de la semaine.
Sylvain Miaka Ouretto, secrétaire général du FPI, Front populaire ivoirien, de Laurent Gbagbo se dit satisfait de cette décision et attend davantage du président Alassane Ouattara qui depuis qu'il a prêté serment, n'a pas cessé d'appeler à la réconciliation.