A moins d’un mois de la proclamation officielle de l’indépendance du Sud-Soudan, le marathon diplomatique est loin d’être terminé. En discussions avec les Sud-Soudanais lors d’une nouvelle session commencée dimanche à Addis-Abeba, le gouvernement d’Omar el-Béchir a accepté, sous conditions, de retirer ses troupes de la région disputée d'Abyei, à la frontière entre les 2 Etats. C’est le ministre de l'Information du Sud-Soudan qui l’a annoncé ce lundi.
Barnaba Marial Benjamin a déclaré sur une radio privée locale, que Khartoum a accepté un retrait d'Abyei, sous réserve d'un accord sur des modalités spécifiques pour l'administration de cet Etat qui regorge de pétrole. Les troupes de l’armée du Nord occupent depuis plusieurs jours Abyei et Khartoum a jusqu’ici refusé de les retirer. Dans la capitale éthiopienne, il serait question d’un retrait de ces militaires du Nord, qui seraient remplacés par des troupes éthiopiennes.
La fuite de la population
Cette reprise des discussions entre le Nord et le Sud-Soudan à Addis-Abeba, a eu lieu sur fonds de poursuites des combats sur le terrain. Et le Sud-Soudan serait même touché. Les violents combats qui se sont déroulés ces derniers jours au Kordofan-sud débordent cet Etat dont le statut, comme celui d’Abyei et du Nil Bleu, est encore en discussion. Les affrontements ont touché Lake Jo, une zone frontalière revendiquée à la fois par Khartoum et par Juba.
Ce lundi encore, dit OCHA, le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies, des bombardements et des tirs d’obus ont été signalés au comté de Parieng, dans Unity State, sur le territoire sud-soudanais. Selon OCHA, cette situation a provoqué la fuite de milliers de personnes vers le Sud-Soudan.
Du côté du Sud-Kordofan, il n’y a pas encore de chiffre précis. Pour les déplacements de population provoqués par les combats qui s’y déroulent depuis 11 jours, OCHA estime le nombre de personnes qui ont fui leurs localités vers l’Etat voisin du Nord-Kordofan à 60 000.